Keffieh vert : symbologie, origines et influence contemporaine

Keffieh vert : symbologie, origines et influence contemporaine #

Signification du keffieh vert dans la culture moyen-orientale #

Le keffieh, connu aussi sous les noms de koufiyah ou cheich, occupe une place centrale dans les sociétés du Proche et du Moyen-Orient. Dès son origine, la couleur verte se distingue par sa forte charge symbolique : dans l’imaginaire collectif arabe, elle incarne l’islam, la nature, la fertilité ainsi que l’espoir et la croissance. Ce n’est pas un hasard si ce keffieh, choisi pour des festivités religieuses ou des célébrations matrimoniales, s’inscrit au cœur de rites et de cérémonies, renforçant la connexion entre spiritualité et quotidien.

  • Le vert, couleur fétiche du prophète de l’islam, symbolise la vie et la régénération ; il orne fréquemment les drapeaux et les espaces sacrés.
  • Lors des fêtes traditionnelles et des mariages, le keffieh vert est porté par ceux qui souhaitent afficher un attachement à la tradition et affirmer leur identité religieuse ou tribale.
  • Il véhicule également des messages d’espérance dans des contextes de mutation ou de crise.

Contrairement à la version noire et blanche — devenue emblème du nationalisme palestinien — le keffieh vert peut signaler une appartenance régionale spécifique ou souligner la distinction entre différents groupes sociaux ou confréries religieuses. Son rôle dépasse donc la simple apparence, pour s’imposer comme un véritable marqueur d’appartenance.

Origines et évolution du symbole #

Les racines du keffieh s’étendent à travers les siècles, au sein des populations rurales et bédouines du Moyen-Orient. Conçu à l’origine pour affronter le soleil, le vent et le sable, il servait principalement de protection contre les éléments, avant d’être élevé au rang d’icône culturelle et politique. Les premiers usages documentés du keffieh remontent à la ville de Koufa en Irak, ce qui transparaît dans l’étymologie de son nom.

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Transformation historique

Dès le début du XXe siècle, le keffieh se transforme progressivement en emblème identitaire et politique. Un tournant majeur survient lors de la Grande Révolte arabe de 1936-1939, où il devient signe de ralliement pour les insurgés palestiniens. Cependant, la version verte n’est pas directement associée à cette lutte — elle conserve sa dimension spirituelle au sein de différentes communautés arabes, tout en intégrant de nouveaux codes au gré des contextes géopolitiques.

  • L’usine Al-Harbawi à Hébron perpétue depuis 1961 le tissage de keffiehs traditionnels, participant à la préservation du patrimoine régional.
  • Les motifs du keffieh, tels que le filet de pêche ou les oliviers, se déclinent en de multiples interprétations, chacune apportant une nuance symbolique à l’accessoire.
  • Le keffieh vert continue d’être utilisé lors de célébrations collectives, consolidant le sentiment d’unité et de transmission intergénérationnelle.

Nous constatons alors que le keffieh vert, bien qu’étant moins politisé que sa version bicolore, reste ancré dans les mémoires comme un signe d’appartenance engagé et pluriel.

Le keffieh vert dans l’activisme et la mode contemporaine #

À l’ère de la mondialisation, le keffieh vert quitte son statut d’accessoire traditionnel pour s’imposer sur de nouvelles scènes. Désormais, il s’affiche aussi bien lors de démonstrations publiques que sur les podiums de la haute couture. Cette étoffe devient ainsi un support d’expression individuelle et collective, adoptée tant par des figures militantes que par des designers en quête de sens.

  • En 2022, des créateurs comme Marine Serre ou Sacai ont intégré le keffieh vert dans leurs collections, le propulsant sur des plateformes internationales.
  • Plusieurs mouvements écologistes et solidaires ont choisi le keffieh vert pour incarner l’espoir et la paix au sein de leurs actions, établissant une connexion avec l’iconographie islamique.

Ce phénomène de réappropriation dépasse la mode : il touche la musique, la photographie, et l’art de rue, où le keffieh vert s’érige en étendard d’une mémoire collective réinventée. Ce dialogue entre héritage ancestral et innovation contemporaine prouve que la force symbolique du keffieh vert n’a rien perdu de sa superbe, même lorsqu’il s’adresse à de nouveaux publics.

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Reconnaissance mondiale et réappropriations culturelles #

L’essor du keffieh vert sur la scène internationale témoigne d’une mondialisation des symboles. Devenu accessoire de mode à Paris, New York ou Milan, il suscite des débats sur sa réinterprétation et la notion d’appropriation culturelle. Ces discussions reflètent un questionnement profond sur le respect des codes originaux et la légitimité de l’adoption de symboles issus d’autres cultures.

  • En 2023, la marque Louis Vuitton a proposé un modèle inspiré du keffieh, lançant une polémique sur la récupération commerciale d’un symbole historique.
  • Des collectifs d’artistes palestiniens, à l’image de la Palestinian Art Court, s’expriment devant l’instrumentalisation du keffieh, insistant sur le maintien du lien avec ses racines.
  • Le keffieh vert, en particulier, suscite l’intérêt des mouvements pacifistes, qui voient dans sa couleur la représentation d’un idéal universel.

Nous sommes ainsi placés face à un paradoxe : tout en gagnant en notoriété, le keffieh vert s’expose à la dilution de son sens originel. Il appartient à chacun de saisir la portée de son geste lorsqu’il choisit de porter cette pièce, et d’en respecter l’histoire autant que possible.

Comment bien choisir et porter un keffieh vert #

Opter pour un keffieh vert implique un choix éclairé, tant sur le plan matériel que symbolique. La qualité du tissu, la provenance, et l’authenticité des motifs sont à considérer, tout comme le respect du geste de port.

  • Recherchez les keffiehs issus d’ateliers locaux, notamment ceux de Hébron, garants d’un savoir-faire ancestral.
  • Vérifiez la finesse du tissage, la clarté des couleurs et la typicité des motifs pour accéder à une pièce fidèle à la tradition.
  • Adoptez le port traditionnel, qui diffère selon les régions : jeté sur l’épaule, enroulé autour du visage ou posé sur la tête, chaque style possède une signification propre.

Le port de cet accessoire n’est pas anodin. Il s’agit de conjuguer identité, respect et engagement. Qu’il s’agisse d’afficher une solidarité, de célébrer une histoire ou de s’inscrire dans une esthétique urbaine, choisir un keffieh vert demande de saisir les implications culturelles de son geste. Notre avis est clair : privilégier l’authenticité et l’information, c’est contribuer à préserver la richesse de ce patrimoine vivant, tout en participant à son évolution au sein de l’espace public mondialisé.

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